456 pages. 2010. World rights available
Ce livre interroge les discours sur l’écoute musicale à partir de la seconde moitié du XVIIIe siècle, moment où l’on remarque une inquiétude croissante au sujet des risques qu’elle encourt. L’œuvre peut alors s’affranchir d’un ensemble de codes qui garantissaient une communication immédiate – par référence à la rhétorique – pour inventer à chaque fois des règles ou des organismes nouveaux, que saisira une écoute répétée. S’adressant au XVIIIe siècle aussi bien à l’amateur qu’au connaisseur, à partir de Beethoven, l’œuvre pourra constituer à chaque fois sa propre communauté d’écoute.
L’écoute musicale, comprise comme l’appréhension d’une œuvre, est en même temps étroitement liée aux théories portant sur la perception, qui peuvent même prendre le pas sur elles à certaines époques. Ces théories sont influencées de leur côté par des textes théologiques ou philosophiques assurant la suprématie de l’œil sur l’oreille, ou l’inverse. Quant à l’écoute musicale, elle revêtira différentes figures dont on suit ici le développement : une écoute par association d’images, une écoute structurelle, une écoute sublime ou une écoute de l’ineffable.
Martin Kaltenecker est musicologue et maître de conférences à l’Université Paris-Diderot, où il enseigne l’esthétique musicale et la musique du XXe siècle. Membre fondateur de la revue de musique contemporaine Entretemps (1985-1992), producteur pour France Musique et traducteur, il est membre de la Wissenschaftskolleg zu Berlin (2006-2007).
Outre de nombreux articles sur la musique et l’esthétique musicale des XIXe et XXe siècles, il a publié La Rumeur des batailles (Fayard, 2000), Avec Helmut Lachenmann (Van Dieren, 2001) et L’expérience mélodique au XXe siècle (Contrechamps, 2024).
This book examines the discourse on listening to music from the second half of the 18th century onwards, when there was growing concern about the risks involved. The work can then free itself from a set of codes that guaranteed immediate communication—in reference to rhetoric—to invent new rules or organisms each time, which will be grasped by repeated listening. In the eighteenth century, Beethoven's works were aimed at the amateur as well as the connoisseur, and each time they constituted their own listening community.
Musical listening, understood as the apprehension of a work, is at the same time closely linked to theories of perception, which may even take precedence over them in certain periods. These theories, in turn, are influenced by theological or philosophical texts asserting the supremacy of the eye over the ear, or vice versa. As for musical listening, it takes on different forms, the development of which we follow here: listening by association of images, structural listening, sublime listening or listening to the ineffable.
Martin Kaltenecker is a musicologist and senior lecturer at Paris-Diderot University, where he teaches music aesthetics and 20th-century music. A founding member of the contemporary music review Entretemps (1985-1992), producer for France Musique and translator, he was a fellow of the Wissenschaftskolleg zu Berlin (2006-2007).
In addition to numerous articles on nineteenth- and twentieth-century music and musical aesthetics, he has published La Rumeur des batailles (Fayard, 2000), Avec Helmut Lachenmann (Van Dieren, 2001) and L'expérience mélodique au XXe siècle (Contrechamps, 2024).