La France de 1834 est une poudrière. Sourde à la colère du peuple, la monarchie réprime de plus en plus durement les émeutes qui gagnent le pays. À Paris, dans la nuit du 14 avril, l'armée abat les habitants d'un immeuble situé au 12 de la rue Transnonain. Un repaire d'insurgés ? Les victimes sont pourtant des vieillards, des femmes, des enfants… Une paire de bas gît au fond d'un lit taché de sang ; ils appartiennent à une prostituée portée disparue. Elle sait. Le préfet de police lance l'agent Joseph Lutz sur sa trace. En pleine monarchie de Juillet, l'affaire de la rue Transnonain a défrayé la chronique. Le meurtre, par l'État, d'une douzaine de gens ordinaires, chez eux, dans leurs lits, au cœur de la capitale. Hugo, Stendhal, Lamartine en ont parlé, puis tout est tombe dans l'oubli. Il ne reste de cette boucherie qu'une ancienne plaque dans la rue Beaubourg et le nom d'un adolescent qu'on a designé comme le responsable du massacre. C'était facile, il avait été abattu pendant la tuerie. Tout était fait pour que les choses en restent là. Une formidable machine à broyer les faits, à nettoyer les consciences. Mais même les crimes d'État ne sont jamais parfaits. Il restait dans la chambre du jeune homme assassiné cette paire de bas. Leur propriétaire avait échappé aux balles puis disparu. Elle savait tout. Il fallait suivre le fil de soie. Deux cents ans après les faits, Jérôme Chantreau rouvre ce dossier criminel. Il mène l'enquête, redonne vie aux protagonistes de l'un des faits divers les plus incroyables de la capitale et leur rend justice. L'Affaire de la rue Transnonain raconte ce que le pouvoir, lorsqu'il est acculé et vacillant, est capable d'accomplir de pire. On y croise les fantômes de Vidocq et des Misérables, des crieurs de rue, des premières féministes et des saint-simoniens.

France in 1834 is a powder keg. Deaf to the people’s anger, the monarchy is cracking down ever more harshly on the growing riots across the country. In Paris, on the night of April 14, the army shot dead the inhabitants of a building located at 12 Transnonain street. An insurgent hideout? Yet the victims include old men, women, children… A pair of stockings lies at the foot of a blood-stained bed; they belong to a missing prostitute. She knows. The police prefect assigns agent Joseph Lutz to track her down. During the July Monarchy, the Transnonain Street case made headlines. A dozen ordinary people, murdered by the State in their beds, in the heart of the capital. Hugo, Stendhal, and Lamartine wrote about it, then it faded into oblivion. All that remains of the massacre is a commemorative plaque in Beaubourg street and the name of a teenage boy blamed for the killings. An easy scapegoat—he had been gunned down during the slaughter. Everything was set up to bury the truth. A powerful machine designed to crush the facts and cleanse guilty consciences. But even State crimes are never flawless. In the murdered boy’s room, one thing was left behind: a pair of silk stockings. Their owner had escaped the bullets and vanished. She knew everything. All it took was to follow the silk thread. Two hundred years after the events, Jérôme Chantreau reopens this criminal case. He investigates, brings back to life the protagonists of one of the most astonishing true crime stories in Paris history, and restores their dignity. The Transnonain Street Case reveals what a cornered and crumbling regime is capable of doing at its very worst. Here, we encounter the ghosts of Les Misérables, street criers, early feminists, and Saint-Simonians.