À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les géants de la pétrochimie annoncent l’avènement de la « chimie de l’espoir » : le plastique. Il offrirait une vie meilleure. Aujourd’hui, l’image d’un matériau magique, neutre et inaltérable ainsi que le mythe du recyclage persistent obstinément. Ainsi, le plastique s’invite-t-il toujours plus dans nos quotidiens, à l’échelle industrielle et jusqu’au creux de notre intimité. Or il se compose d’additifs, dont un quart sont toxiques, ne cesse de se fragmenter en micro- et nanoparticules – s’infiltrant dans l’air, l’eau, le sol et nos corps – et accélère le dérèglement climatique – puisqu’il repose sur l’extraction et la transformation d’énergies fossiles. Alors que sa production annuelle pourrait atteindre un milliard de tonnes d’ici 2050, soit deux fois plus qu’actuellement, cette bombe à retardement ébranle déjà les écosystèmes, le climat et notre santé. Pour ralentir cette croissance effrénée, des voies d’action individuelles et collectives existent. Elles sont mises en lumière ici par Capucine Dupuy.

At the end of World War II, the petrochemical giants heralded the dawn of the “chemistry of hope”: plastic. It was supposed to promise a better life. Today, the image of a magical, neutral, and indestructible material - along with the myth of recycling - stubbornly persists. As a result, plastic continues to creep ever deeper into our daily lives, from industrial use to our most intimate spaces. Yet plastic is made with additives - a quarter of which are toxic - and constantly breaks down into micro- and nanoparticles that infiltrate the air, water, soil, and even our bodies. It also accelerates climate change, as it relies on the extraction and processing of fossil fuels. With annual production projected to reach one billion tons by 2050 - double today’s volume - this ticking time bomb is already undermining ecosystems, the climate, and our health. To slow this runaway growth, both individual and collective actions are possible - and urgently needed. These are brought to light here by Capucine Dupuy.