Que permet l'écoute du travail ? Dans cet ouvrage, Christophe Dejours, inventeur de la psychodynamique du travail, invite six psychologues à investiguer, chacun·e par une étude de cas, la centralité du travail dans la cure thérapeutique. Inviter le·la patient·e à raconter son travail, c’est faire surgir des résonances symboliques avec son histoire intime et lui permettre de déchiffrer les coordonnées de son désir : au travail, on se travaille. L'écoute clinique du travail conduit ainsi à mettre au jour les conflits auxquels le sujet se confronte, les rapports de pouvoir et de domination à l'œuvre, faisant de tout travail un «travail vivant» ancré dans la vie subjective et affective de chacun. En somme, l'écoute du travail ouvre la possibilité d'emprunter de nouveaux chemins cliniques. Un huissier, une décoratrice d'intérieur, une responsable des ressources humaines, un agent de maintenance en usine, un directeur d'une institution d'art prestigieuse, une responsable marketing dans une entreprise d'informatique : quel que soit le métier exercé, la référence au travail a la même importance. Ces six histoires cliniques qui nous sont rapportées nous montrent que c'est plus précisément la référence au plaisir pris au travail qui constitue un levier pour le thérapeute. En effet, la seule référence à l’étiologie de la souffrance et des troubles psychopathologiques ne suffit pas pour orienter l’action thérapeutique ; et d’autre part, postuler l’existence du plaisir au travail et en comprendre l’origine constitue un point majeur pour envisager la possibilité de la disparition des troubles psychopathologiques chez un patient. En somme, l'écoute du travail ouvre la possibilité d'emprunter de nouveaux chemins cliniques.

What can listening to work achieve? In this book, Christophe Dejours, the inventor of work psychodynamics, invites six psychologists to investigate, each through a case study, the centrality of work in therapeutic treatment. By inviting patients to talk about their work, symbolic resonances with their personal history emerge, enabling them to decipher the coordinates of their desire: at work, we work ourselves. Listening clinically to work thus brings to light the conflicts with which the subject is confronted, the relationships of power and domination at work, making all work a ‘living work’ rooted in the subjective and affective life of each individual. In short, listening to work opens up the possibility of taking new clinical paths. A bailiff, an interior decorator, a human resources manager, a factory maintenance worker, the director of a prestigious art institution, a marketing manager in an IT company: whatever the profession, the reference to work is equally important. These six clinical stories show us that it is more precisely the reference to the pleasure derived from work that constitutes a lever for the therapist. In fact, simply referring to the aetiology of suffering and psychopathological disorders is not enough to guide therapeutic action; and on the other hand, postulating the existence of pleasure at work and understanding its origin is a major point in considering the possibility of a patient's psychopathological disorders disappearing. In short, listening to work opens up the possibility of taking new clinical paths.