À défaut d’une mobilisation générale contre les dérèglements climatiques, c’est bien le mot d’ordre du néolibéralisme mondial qui s’impose désormais : celui de l’adaptation. Devant cet avenir apocalyptique surgit l’énigme de l’inaction climatique : pourquoi ne se passe-t-il rien, ou si peu, au regard de la catastrophe annoncée ? Pour comprendre l’origine de nos impasses démocratiques, les auteurs interrogent le rôle des révolutions silencieuses dans l’organisation du travail, ainsi que la domination d’Hollywood dans l’imaginaire politique mondial. Apparaît alors toute la dimension idéologique du néolibéralisme, pour lequel les dérèglements climatiques n’annoncent pas un effondrement, mais bien une opportunité historique. Dénonçant ces partis pris idéologiques, jusque dans la conception du vivant, les auteurs plaident pour un renouveau de l’imaginaire politique, avec l’espoir que naisse enfin une véritable génération climatique.

In the absence of a general mobilisation against climate disruption, the watchword of global neoliberalism is adaptation. Faced with this apocalyptic future, we are faced with the enigma of climate inaction: why is nothing, or so little, happening in the face of the predicted catastrophe? To understand the origins of our democratic impasses, the authors examine the role of silent revolutions in the organisation of work, as well as Hollywood's domination of the global political imagination. The full ideological dimension of neo-liberalism comes to the fore, with climate disruption not heralding a collapse but a historic opportunity. Denouncing these ideological biases, even in our conception of the living, the authors call for a renewal of the political imagination, in the hope that a genuine climate generation will finally be born.